Assimiler les gestes qui sauvent n’est pas un apprentissage anodin.
Pour certaines personnes, assister à cette formation, c’est s’apprêter à vivre des émotions. Parfois, pendant un exercice pratique, certains participants décident de partager un événement qu’ils ont vécu. Certains ont été témoins de l’arrêt cardiaque et de la réanimation de leur père. D’autres ont porté secours au moment d’un accident de voiture. D’autres encore ont subi un incident de travail majeur durant un précédent emploi… Ces souvenirs, la plupart du temps, les gens ne les évoquent pas lors du tour de présentation. Ils surgissent au détour d’une simulation de plaie grave, de l’apprentissage du massage cardiaque… Et cela fait partie de mon métier, de facilitatrice, d’accueillir ces moments d’échange. Il faut en effet les reconnaître, assurer le confort de la personne tout en ne perdant pas de vue l’objectif du cursus.
De manière générale, je tiens à établir avec le groupe une relation de confiance, une ambiance positive et conviviale. L’erreur fait également partie intégrante de l’enseignement, et permet de se perfectionner. Cela m’arrive régulièrement de dire aux participants : « Si vous devez vous tromper, c’est ici que vous pouvez le faire plutôt que face à une réelle victime».
Je favorise également un apprentissage collaboratif. J’ai développé de nombreux exercices permettant de maintenir l’attention et d’entretenir la motivation des participants même après le dîner. Car, la finalité de la formation est fondamentale : leur expertise en premiers secours leur permettra d’aborder le plus sereinement et efficacement possible d’éventuelles futures interventions.
Le déroulement pédagogique me demande donc une vigilance particulière, une adaptation permanente aux réalités de chacun, et une disponibilité constante. Outre la didactique, il existe un second aspect que je travaille sans cesse…